Ressort : Boyeux, Saint-Jérôme, Châtillon-de-Cornelle, Cucuen, Poncieu, Le Vieillard (Justice de Châtillon) et Montgriffon (justice unie)
Titre : Comté puis baronnie
Lieu d'exercice : Saint-Rambert
Seigneurs : -1670 : Jean-Pierre de Moyria
1670-1716 : Chrysante de Moyria, fils du précédent
1716-1742 : Claude-Chrysanthe de Moyriat, chevalier, comte de Châtillon, fils du précédent
1742-1764 : Anne Trolier, "comtesse de Châtillon, dame du lieu, de Montgriffon, La Verdatière, La Tour de Jujurieux, veuve de Claude-Chrysanthe de Moyria"
1764-1780 : Marc-Antoine Trollier, "seigneur de Senevaz et de la comté de Châtillon-de-Cornelle, Montgriffon et leurs dépendances, seigneur de Senevaz, Saint-Romain-en-Jarez Chagnon, Valfleury, président honoraire au bureau des finances de la généralité de Lyon, héritier de dame Anne Trollier, sa soeur, rélicte de Claude-Chrysanthe de Moyriat"
1780-1790- : Joseph Orsel du Val, "seigneur de la baronnie de Châtillon-de-Cornelle, Montgriffon et dépendances, La Verdatière, La Tour des Echelles, Jujurieux et autres places, acquéreur du précédent"
Observations :
"Quoyque cette terre eust porté de toute ancienneté le titre de baronnie, mesme déjà en l'an 1339, au temps des franchises concédées aux habitants de Chastillon de Corneille par le sire de Villars, et que les successeurs de Perceval de Moyria qui en fit l'acquisition en 1395, eussent toujours porté la qualité de barons de Chastillon-de-Corneille, néantmoins Jean-Philibert de Moyria, baron du dit Chastillon, obtint lettres de déclaration et de confirmation de cette qualité, du duc Charles-Emmanuel, dattées à Thurin, le 10 février 1596, vérifiées en la Chambre des Comptes de Savoye, le 5 mars de la même année, ensuite de quoy, par arrest de l'unzième du dit moys de mars, il eut permission de faire ériger dans la dite baronnie de Chastillon, un patibulaire à trois piliers"(1).
L'acte d'érection de la seigneurie en baronnie, du 10 février 1586, était en fait la confirmation du titre qui avait brûlé jadis dans l'incendie du château en 1445. Le préambule de l'acte de 1586 précise quelque peu les droits de justice :
"Charles-Emmanuel, par la grâce de Dieu, Duc de Savoye etc. Nostre très cher bien amé et féal Jean-Philibert de Moyria, seigneur et baron de Chastillon de Corneille, nous a fait humblement dire et remonstrer comme ses père, ayeul et prédécesseurs par très longues années, voire par plus de deux cens et tant d'ans, ont tenu et tiennent encore en fief lige, noble, ancien, antique, avite et paternel, de nostre maison et couronne de Savoye, la terre, seigneurie et baronnie de Chastillon-de-Corneille et dépendances d'icelle en grande estendue de pays, avec les revenus, appartenans et requis à telle dignité, située aux montaignes de nostre province de Bugey et en toute justice haute, moyenne et basse avec l'exercice dès longtemps de toute authorité appartenant à une baronnie, ayant connoissance de toute justice tant civile que criminelle et dernier supplice exercée par ses juges tant ordinaire due d'appel et autres officiers ayant aussi sous luy, pour marque de telle dignité, plusieurs vassaux […]" (2).
La justice de Châtillon comprenait donc une juridiction d'appel : "Au XVIIIe siècle, la justice mage et la justice d'appel de la baronnie de Châtillon-de-Cornelle, s'exerçaient à Saint-Rambert, par les officiers du baron de Châtillon" (3).
Notes
(1) Guichenon (Samuel), Histoire de Bresse, Lyon, 1650, Fiefs de Bugey, p. 48.
(2) Guichenon (Samuel), ibidem, Preuves p. 193
(3) Philipon (Edouard), Dictionnaire topographique de l'Ain, p. 395)